Que toda la vida es sueño... (Que toute la vie est rêve...)

En français en bas, pour vous, mes amis burkinabes.

Amigos, amigas:

Todo tiene un principio y todo tiene un final. Hoy es mi último día aquí, el lugar donde se reinventan los sueños, y donde también se aprende a despertar.

Tengo muchas (MUCHAS) cosas que contar, pero no lo voy a hacer ahora. Hay cosas que no puedo narrar desde aquí.

Hoy tengo el alma y el corazón tocados, profundamente. Aquí dejo parte de mi vida, aquí dejo a "mi gente". Aquí se queda mi corazón izquierdo.

En tres meses y medio en este país ha habido tiempo para todo. Ya lo dije una vez: ha habido tiempo para las risas, pero también para las lágrimas (que en este momento aparecen de nuevo).

He aprendido muchas cosas, tanto de los demás como de mí misma. De mí he aprendido que no se puede huir de uno/a mismo/a por lejos que te vayas. Que el bagaje personal te acompaña aunque te marches a las antípodas, y que hay que aprender a lidiar con ello, aquí, allá o acullá. Es una lección importante para mí. He aprendido a conocerme mejor y eso es mucho.

De los demás he aprendido lo que es el respeto, la solidaridad (la de verdad, la que se ejerce día a día entre quienes no tienen nada)... He visto morir de hambre, he visto el HAMBRE, de niños, jóvenes, adultos y ancianos. Y he visto la dignidad.

Amigos, amigas: hoy lo dejo aquí, no puedo ni quiero seguir escribiendo. Los sentimientos más diversos hoy se me cruzan, los más diversos, en sentido amplio.

Espero escribir un último post antes de cerrar el blog, pero lo haré desde casa (la "casa" de allí, porque ésta también  es mi casa).

Gracias a todos/as por vuestros desvelos, por leerme y por seguirme desde lejos, y por quererme. Y estas gracias son para todos/as vosotros/as: mi gente de allí, y mi gente de aquí, por eso también escribo en francés.

Con el corazón: Gracias.

A ti especialmente (tú sabes bien quién eres): gracias por no dejarme sola :-)

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Amis, amies :

Tout a un principe et tout a une fin. Aujourd'hui c'est mon dernier jour ici, le lieu où on réinvent les rêves, et où on apprend à se réveiller aussi.

J'ai beaucoup (BEAUCOUP) de choses à compter, mais je ne vais pas le faire maintenant. Il y a des choses que je ne peux pas raconter depuis ici.

Aujourd'hui j'ai l'âme et le coeur abîmé, profondément. Ici je laisse une partie de ma vie, ici je laisse à "mes gens". Ici mon coeur gauche reste.

Dans trois mois et demi dans ce pays il y a eu un temps pour tout. Je l'ai déjà dit une fois : il y a eu le temps pour les rires, mais aussi pour les larmes (qui dans ce moment apparaissent de nouveau).

J'ai appris beaucoup de choses, tant des autres comme de moi même. De moi j'ai appris que pas on peut fuir de l'un / l'une même loin que tu pars. Que le bagage personnel t'accompagn, bien que tu partes aux antipodes, et qu'il faut apprendre à combattre avec cela, ici, ou là-bas. C'est une leçon importante pour moi. J'ai appris à me connaître mieux et c'est beaucoup.

Des autres j'ai appris ce qui est le respect, la solidarité (la véritable, que on exerce chaque jour entre ceux qui n'ont rien)... J'ai vu mourir de faim, j'ai vu LAFAIM, d'enfants, de jeunes hommes, d'adultes et de personnes âgées. Et voilà que j'ai vu la dignité.

Amis, amies : aujourd'hui c'est tout, je ne peux pas ni je veux pas continuer en écrivant. Les sentiments plus divers aujourd'hui ils me se croisent, les plus divers.

Un dernière post j'espéré écrire avant de fermer le blog, mais je le ferai depuis la maison (la "maison" de là, parce que c'est aussi ma maison).

Merci bien à tous par vos soucis, pour me lire et pour me suivre de loin, et par m'aimer. Et ce remerciement est pour tous : mes gens de là, et mes gens d'ici, c'est pour cela que j'écris aussi en français.

Avec le coeur : Merci.

À toi spécialement (tu sais bien qui tu es) : merci de ne pas me laisser seule :-)